As part of the AIRESS Research Seminar Series, Professor Mehdi Ghouirgate will address the topic “1962 Algeria in the era of Bouteflika”. This event will gather Master & Ph.D students to discuss and exchange ideas about this topic with Professor Ghouirgate, specialized in in the history of the Muslim West (Maghreb and al-Andalus) during the medieval and modern periods.
ABSTRACT:
Il est certain que l’Algérie est mal-née dans le cadre d’un conflit colonial mais aussi dans un contexte qui vit, au cours de l’été 1962, les rivalités entre nationalistes dégénérées en guerre civile, laquelle ne s’acheva qu’en 1965. Cette date charnière correspond au moment où l’armée, en la personne de Houari Boumediène, prit définitivement le pouvoir par le biais d’un coup d’État. Et, effectivement, le chaos qui régnait depuis l’indépendance favorisa la prise du pouvoir par des officiers de l’ALN, dont beaucoup étaient des anciens sous-officiers de l’armée française.
Toutefois, la nationalisation des hydrocarbures, en 1971, qui induisit, à la fois, l’affirmation de l’Algérie sur la scène internationale et une lutte des clans au sein de l’appareil étatique algérien. Pour y remédier, c’est ce président qui donna une importance accrue aux services de renseignement de l’armée et à une mouture qui combinait islamisation-arabisation en interne et hostilité au Maroc. Dès lors, à l’occasion de la décolonisation du Sahara, en 1975, ce pays voisin finit de devenir un ennemi existentiel pour l’Algérie. En effet, un développement sera consacré à la question des relations entre le Maroc et l’Algérie entre proximité culturelle (anthropologique, linguistique, etc.) et très fortes rivalités.
Enfin, cette conférence sera largement consacrée à la Guerre civile algérienne des années 1990 qui vit émerger la quasi-totalité des élites qui gouvernent actuellement l’Algérie : entre montée en puissance des forces revendicatives de la société civile, un islamisme en vogue, un système FLN en bout de course, reconfiguration induite par la victoire américaine dans la Guerre froide ; ce qui nous permettra d’évoquer la question du partenariat avec la Russie. Bien évidemment, il sera question de l’articulation entre certaines branches de l’État-major de l’armée de terre et l’omniprésent DRS (Département du renseignement et de sécurité) qui constituent, en Algérie, « l’État profond ». L’évocation des modalités de cette sortie de crise systémique permettra d’éclairer l’actualité en l’ancrant dans une forme de conscience historique. Les années Bouteflika seront évoquées ainsi que la transition marquée par les figures titulaires d’Ahmed Gaïd Salah, de Khaled Nezzar et de Saïd Chengriha.